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Encyclopédie - Joe Quesada

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  • Nom : Quesada
  • Prénom : Joseph
  • Surnom : Joe, Joe Q
  • Né le : 1er décembre 1962
  • Né à : New York City
  • Profession : Dessinateur, Rédacteur en Chef.
  • Situation de famille : Marié (Nancy Quesada)
  • Enfants : Une petite fille née en 2000
  • Hobby : Ex-musicien professionnel.

Du poids des responsabilites

Joe Quesada est né à New York, de parents cubains. Il était un bébé ardemment souhaité. Sa mère a fait 6 fausses couches avant lui, et a dû être suivie par un spécialiste. Il a même été question d’arrêter la grossesse avant son terme. Cependant, il est demeuré enfant unique. A l’age de 5 ans, ses parents se sont séparés, et le petit Joe fût largement impliqué par sa mère dans son départ à elle. Joe a d’ailleurs largement fait le traducteur pour une mère isolée et parlant mal l’anglais. A cinq ans, il faisait lui-même les démarches administratives pour faire installer l’eau et l’électricité chez sa mère. Une mère, qui par la suite perdit son commerce, et fit vivre à son fils une vie instable au possible, cumulant les appartements et les avis d’expulsion. Enfant de divorcés, il avait au moins la possibilité de voir et son père, et sa mère régulièrement. Sa mère restant toujours à proximité de l’appartement de son ancien mari, même lorsqu’elle logeait dans une cave. Mais ce père a aussi été source de grandes inquiétudes pour Joe, souvent le soir, il lui arrivait de ne pas rentrer, sans prévenir personne. C’est de lui, qu’est venu la passion du dessin pour Joe. Car si l’homme a exercé de nombreux métiers de tous genres, il revenait irrémédiablement à la peinture. Il l’a même poussé à développer ce talent, et à essayer d’en vivre. Et après 14 années de galères et de séparation, Joe Quesada s’est retrouvé à nouveau avec une famille, son père réalisant la situation catastrophique de son ex-femme, et celle-ci acceptant de revenir loger avec lui.

Premiers pas chez DC COMICS

En 1984, Joe Quesada est diplômé de l’Ecole d’Art Visuel, mais il ne commencera réellement sa carrière d’artiste qu’en 1990. En 1991, il est co-crédité sur l’ouvrage collectif Batman: Legends of the Dark Knight #1, série toujours publiée aujourd’hui par DC. DC lui confiera ensuite les dessins d’une série mineure, Spelljammers, et ce pendant toute l’année 1991.

quesada-joe_1.jpg En 1992, DC parie un peu plus sur Quesada, en lui confiant le lancement d’une série solo consacrée à l’un de ses héros, Ray, pour laquelle il dessinera six numéros. Mais la série prend fin, et voici Quesada chargé de dessiner une série présentant l’un des personnages secondaires des séries Batman, dont il est le co-créateur, Azrael (Batman : Sword of Azrael). Au bout de quatre épisodes, la série prend fin à nouveau. Quesada s’offre donc quelques « piges » chez le concurrent, Marvel Comics, qui lui propose quelques numéros de sa série X-Factor. Mais Quesada ne reste pas, et répond à l’offre de l’éditeur Valiant Comics, pour lequel il dessinera les séries Ninjak, X-O Manowar, et quelques autres. C’est à ce moment là qu’on lui découvrira un goût certain pour l’art nouveau, via la réalisation de certaines couvertures, inspirées par l’artiste Tchécoslovaque du début du XXème siècle, Alfons Mucha.

Le duo Quesada/Palmiotti

Mais en 1994, Joe Quesada décide de créer un studio à lui, ou plutôt, à eux, puisque c’est aux côtés de l’encreur Jimmy Palmiotti (ainsi qu’avec Laurie Bradach), rencontré chez Marvel, et avec qui il a travaillé sur Ninjak, qu’il crée Event Comics.

quesada-joe_2.jpg Ash est la des créations du duo, pour le studio. Pour Quesada, ce personnage, pompier détenant des pouvoirs liés au feu, avait tout d’un personnage « Marvel », sans qu’il n’ait d’équivalent chez l’éditeur. Mais Quesada assume le fait d’avoir voulu gagner de l’argent, et garder le contrôle total, plutôt que de proposer le personnage à l’éditeur. Le studio accouchera aussi d’une série nommée Painkiller Jane, une création du scénariste Mark Waid, qui est à priori en train de devenir une série télé de l’autre côté de l’Atlantique.

Joe Quesada et Jimmy Palmiotti livrent 9 numéros pour Ash, avant de se voir proposer une occasion en or. Leur label est contacté par Marvel Comics, pour redynamiser un ensemble de personnages, via un label nommé Marvel Knights. Les deux auteurs acceptent de prendre la direction des choses, et ils vont connaître rapidement un grand succès. La première vague Marvel Knights comprend quatre séries. Punisher, Inhumans, Daredevil, et Black Panther. Inhumans, par Paul Jenkins et Jae Lee, et Daredevil, par le réalisateur déjanté Kevin Smith, accompagné de Quesada aux dessins, sont les deux grandes réussites du lancement. Marvel Knights cherche à proposer des histoires mâtures, différentes de celles proposées habituellement. Daredevil et Inhumans replissent à merveille cet objectif. La saga « Sous l’Aile du Diable » , restera à jamais marquante pour le personnage de Daredevil, celle-ci ayant vu, entre autre, la mort de l’aimée de Matt Murdock, Karen Page, à l’issue d’une saga passionnante. Paul Jenkins, lui, réussira à donner la grandeur adéquat à la famille royale d’Attilan, donnant au personnage de Flèche Noire une profondeur inégalée depuis.

quesada-joe_3.jpg Punisher et Black Panther seront plus en demi-teinte. Les retours seront même plutôt négatifs pour Punisher, Christopher Golden et Tom Sniegoski ayant décidé de tuer Frank Castle, et d’en faire une arme des anges sur la Terre. Le propos, trop décalé, ne passera pas chez les fans du Punisher.

Dans l’ensemble, ce label permettra à Quesada et Palmiotti de faire venir à Marvel des auteurs que la Maison des Idées n’attendait pas dans ses rangs. Kevin Smith, David Mack, Brian Michael Bendis, ou encore Garth Ennis et Steve Dillon. C’est cette diversité artistique, et une excellente réussite globale du label, qui verra Joe Quesada propulsé Rédacteur en Chef de Marvel Comics, en 2000.

Une arrivée en pleine crise

Joe Quesada succède donc à Bob Harras, licencié par Marvel, alors que la firme est dans une grave crise financière. Le monde du comics attends beaucoup d’une telle nomination. Les effets « Marvel Knights » parlent pour lui. Il a su refaire du petit label, une structure créative de pointe. A charge pour lui de reproduire le tour de force, à l’échelle de l’éditeur entier. Pour ce faire, un nouveau président a été nommé peu avant. Bill Jemas, avocat, va s’avérer être d’une grande aide pour Joe Quesada. Rappelons quand même que Marvel était au bord de la banqueroute à cette époque. Etant donné l’importance de la tâche, Quesada abandonne la série Daredevil, qu’il avait du mal à produire régulièrement, et qui était l’objet des plus hautes attentes. Il s’offre tout de même le luxe de dessiner et scénariser la série Iron Man, bien que son passage ne laisse pas un souvenir grandiose pour le personnage.

A sa nomination à la tête du créatif Marvel, Joe Quesada a un objectif en tête : remettre de l’ordre chez les X-men et Spider-Man, les deux gros titres de l’éditeur, les locomotives, afin qu’elles puissent recommencer à jouer ce rôle. C’est entre autre dans ce but qu’il amènera le scénariste de la série Babylon V, à écrire le titre Amazing Spider-Man. J. Michael Straczynski vient d’ailleurs tout juste de laisser sa place, aux USA. Assurément un succès donc.

Mais Quesada, ne se préoccupe pas que de son pré carré. L’un de ses cheval de bataille, c’est de dire que lorsque tout le secteur comics va bien, chaque éditeur se porte au mieux. Sans chauvinisme aucun, il travaille régulièrement à promouvoir son médium. C’est après les attentats du 11 Septembre 2001, qu’il fera son plus gros coup d’éclat. Quesada propose à de nombreux auteurs de réaliser pour Marvel, un recueil consacré à l’évènement, et nommé Heroes. On peut noter que ce fût l’occasion pour lui de refaire travailler Todd McFarlane pour Marvel, lui qui avait toujours dit qu’il s’y refusait, ce qui était un beau tour de force. Autre tour de force, rassembler des auteurs aussi populaires et variés que Alex Ross, Joe Kubert, John Romita Sr, Jim Lee, Alan Moore, Paul Pope, ou John Cassaday.

L’ultime coup de fouet

Quesada et Jemas travaillent bien ensemble. A tel point, qu’ils vont mettre au point, avec Brian Michael Bendis et Mark Millar, deux scénaristes plutôt étiquetés comme « indépendants », un univers entier, dans lequel il n’y aurait pas quarante ans d’histoires ininterrompues, et où les créateurs pourraient livrer leur propre vision de l’univers Marvel. Ultimate commence donc avec deux titres principaux. Ultimate Spider-Man, par Bendis et Mark Bagley (et sur lequel les deux auteurs battront le record de longévité sur une série instauré par Stan Lee et Jack Kirby), et Ultimate X-men, par Millar et Adam Kubert. Les séries, au ton novateur et dynamique, sont rapidement très populaire. L’ambition avouée de Bill Jemas étant que l’on trouve Ultimate Spider-Man au-delà du traditionnel comic-shop, et donc de toucher un nouveau public.

quesada-joe_4.jpg Malheureusement, Bill Jemas fait preuve d’un caractère assez particulier, et Marvel finit par se séparer de lui. Quesada, lui, est conservé à son poste, et le départ de Jemas ne l’empêche pas d’enfoncer un nouveau clou via l’univers Ultimate. Il réassemble le duo de la série Wildstorm/DC, Authority, énorme succès d’estime et populaire, Mark Millar et Bryan Hitch, afin de leur faire revisiter le grand classique Avengers. Ultimates va voir le jour, une série phare et assurément référence, pour ce début de XXIème siècle. Politisant au maximum son propos, Mark Millar décrit les Vengeurs comme un groupe militaire, fruit de l’administration Bush, et de sa course aux armements. Ce ton irrévérencieux et politique fera le succès de la série, tout autant que les planches dignes d’un film à gros budget, produites par Bryan Hitch.

Repenser les crossovers

L’une des spécialité du comic book, est le crossover, la rencontre entre plusieurs personnages d’un même (ou pas) univers. Ces derniers gros évènements, dans la période Bob Harras, auront laissé un goût désagréable, et l’on peut citer Maximum Security, qui ne restera pas dans les annales Marvel. Quesada prend donc l’optique de réaliser les choses différemment. Il confie les rênes de ces grands évènements aux scénaristes eux-même. Bendis, Millar, Straczynski, sont consultés directement. Ensemble, ils décident par exemple de refaire des mutants une minorité opprimée. Faisant suite aux évènements liés à la création de la série New Avengers (un énorme succès à mettre au crédit du rédacteur en chef une fois encore), House of M verra le jour. Joe Quesada fait mettre en avant la mini-série centrale, qui pour lui doit être le moteur de l’évènement, par rapport aux épisodes propres aux différentes autres séries. House of M fera l’évènement, et d’autres évènements vont être planifiés. Quesada va permettre de remettre en avant les sagas cosmiques, bien mises à mal par Maximum Security ou Marvel The End. En ciblant des couvertures attrayantes, dessinées par Gabriele Del’Otto, et un dessin intérieur inhabituel, Quesada fait de la série Annihilation un véritable succès, permettant de remettre en avant l’ensemble des personnages cosmiques de l’éditeur, via une histoire forte. Mais c’est bien entendu grâce à Civil War que cette stratégie va trouver sa plus grande efficacité, et même damer le pion à concurrent DC comics, empêtré dans sa refonte totale de son univers. C’est encore lors d’une réunion de scénaristes, autour de Quesada, qu’en viendra l’idée. Bendis et Millar en posent les bases, et Quesada coordonne. De cette réunion, naîtra une histoire qui, selon Quesada est restée inchangée tout au long de sa publication. Ancrant tout particulièrement l’univers Marvel dans le réel, Civil War impose aux héros de s’enregistrer auprès des autorités fédérales. Créant ainsi deux camps qui vont s’affronter, autour de Captain America et Iron Man. Quesada est largement « responsable » du changement de costume de Spider-Man, avant Civil War. Après avoir vu des concepts proposés par Chris Bachalo, il réalisa ce costume, très proche de celui d’Iron-Man, avec la volonté d’affiché qu’il soit le symbole de ce nouveau « partenariat » entre les deux personnages. Outre ce changement, la mort de Captain America, et le programme Initiative font du crossover Civil War une histoire qui va forger l’univers Marvel pour un long moment.

Et lorsque l’on voit la qualité de World War Hulk, et toutes les promesses de futur évènement Secret Invasion, on ne peut qu’observer que c’est un même et unique homme qui pilote tout cela.

Le créatif qui pense technique

Joe Quesada a beau être un dessinateur, un artiste, il ne perd pas de vue les intérêts de son entreprise, et n’hésite pas à réfléchir aussi aux conditions de publication des comics Marvel. quesada-joe_5.jpg C’est d’abord un excellent communiquant, et il est l’un des rares pontes de l’industrie du comics à passer dans les grands Talk-Show. Ce sera le cas lorsqu’il poussera Marvel à raconter les origines mystères de l’un de ses personnages fétiches, Wolverine, dans la série Origins, dont il est le co-scénariste avec Paul Jenkins et Bill Jemas, ou aussi pour Amazing Spider-Man Vol.2 #36, consacré à la chute du World Trade Center. Il fera aussi la « une » lorsqu’il choisira de lancer la série Rawhide Kide, consacré à un cow-boy célèbre de l’univers Marvel, parce qu’il aura fait le pari d’en faire un personnage gay. La mort de Captain America, a remis encore récemment à l’honneur ses choix éditoriaux.

Cependant, Joe Quesada sait aussi mettre les mains dans le cambouis. Il y a quelques années, il décide de mettre fin à la publication d’épisodes « annuals », au motif qu’un scénariste qui a envie d’écrire plus de 12 numéros par an de sa série est en droit de le faire sans se justifier. Il poussera même la chose, jusqu’à faire de certaines séries des bi-mensuelles. Manière selon lui de répondre au succès (passager finalement) de la série hebdomadaire de DC, 52. Quesada, même s’il a remis les comics au centre de la logique d’entreprise Marvel (contrairement à son prédécesseurs, qui voyait plus les comics comme des moyens de vendre des jouets ou des films), fait désormais partie de Marvel Studios, en charge de développer les projets cinéma pour le compte de l’entreprise. D’après Quesada, c’est grâce à Marvel Studios, qu’ils ont pu imposer Robert Downey Jr. dans le rôle de Tony Stark, pour le film Iron Man. Ainsi, il amène Marvel à être beaucoup plus maîtresse de son destin cinématographique.

Un point qui continue à faire naître la critique à son encontre, c’est son choix de miser largement sur la publication du Trade Paper Back, ce recueil d’épisodes destiné aux libraires. Avant lui, Marvel n’en publiait qu’à de très rares occasions. Quesada fait le pari sur ce format, plus proche de ce qui peut se faire en Europe. Mais certains n’hésitent pas à l’accuser de vouloir mettre à mal la vente mensuelle, qui est l’apanage du Comic Book. D’aucuns prétendent que les lecteurs tendraient à retenir leur achat, pour acquérir plusieurs épisodes d’un seul coup. Ces critiques rajoutent parfois, que les scénaristes modifieraient leur façon d’écrire les épisodes, afin de coller à la publication en TPB, délayant leurs intrigues, et mettant à mal les bases du genre. A ce jour, ces critiques ne sont pour l’instant pas prouvées. Et on peut par contre constater que cette décision éditoriale n’a pas gêné le moins du monde Marvel dans sa sortie de crise financière.

Technique mais créatif

Même si Joe Quesada aime particulièrement son travail en tant que rédacteur en chef, il reconnaît volontiers qu’il ne lui laisse que peu de temps pour s’entraîner le crayon à la main. Alors Quesada maximise chaque instant, et profite de la moindre réunion, pour griffonner sur un petit carnet. Mais selon lui, toujours sur des projets en cours, pour pouvoir rester dans les temps. En 2004, il s’autorise à s’attribuer une série à lui-même (chose qu’il fait rarement, pour ne pas être accusé d’abuser de sa position à son profit personnel), à savoir Nyx, une série consacrée à de jeunes mutants non-affiliés à Charles Xavier, et qui verra l’éclosion de la « clonette » de Wolverine, alias X-23. De 2004 à aujourd’hui, Quesada réalise tant bien que mal sept épisodes d’une nouvelle série Daredevil, Daredevil : Father, qu’il scénarise et dessine. L’occasion pour lui, de traiter certaines choses relatives à son propre père, via les relations entre Jack et Mat Murdock. Malheureusement, les contraintes de son poste l’empêchent de produire des épisodes de manière régulière.


Yaneck Chareyre 12409

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