Gingko a écrit:Ok, je comprend mieux ton point de vue.
Je ne suis pas certains que la situation grec soit si peu répandu que ça.
Si tu as un exemple de civilisation où la sagesse et la guerre sont assurées par la même divinité, je suis preneur. Mais, honnêtement, j’attends à l’aise…
Donc, si, il y a bien une spécificité grecque (je reviens dessus plus bas).
Gingko a écrit:Simplement c'est le peuple qui en a laissé le plus de trace.
Non. C’est le seul peuple qui peut fournir ces traces. Cette conceptualisation ne se retrouve pas ailleurs.
Gingko a écrit: Nos ancêtres les Gaulois étaient aussi un ensemble de "cités" libres qui se foutait sur la gueule à tour de bras avec un panthéon à la fois disparâtre et semblable, chaque cité ayant un dieux principals, devant se défendre contre le dieu de la cité voisine
Justement des « cités » et pas des cités. Il n’y a pas de concept philosophico-politique attachée au mode d’organisation sociale chez les Gaulois et au-delà, chez les Celtes en général. L’unité de base est la tribu, qui se répartit en différents villages. L’unité n’est pas géographiquement délimitée et très restreinte, au contraire des cités grecques. En conséquence (et même si je ne suis pas d’accord sur l’idée qu’ils se foutaient sur la gueule à tour de bras), leurs guerres intertribales ne revêtaient cet aspect de « siège » qui existe, au contraire, dans les guerres entre cités grecques (ce sentiment de risquer d’être assiégé à tout moment donne une mentalité bien différente de celle d’une tribu qui peut, certes, refluer provisoirement sur un territoire, mais 1) perd rarement la totalité de son territoire et 2) peut aller chez un autre voisin, moins fort, pour lui piquer le sien). En Grèce, une cité vaincue ne peut pas se « déplacer » dans une autre cité et se retrouve sans aucun territoire (c’est ce qui explique, en partie, la colonisation des côtes méditerranéennes par les Grecs : la nécessité de créer des bases arrières dans le cas où la Cité source serait détruite).
Gingko a écrit:Enfin en tout cas de ce que j'ai compris de certains articles; articles qui en plus reconnaissaient que c'était pas facile de juger des traditions qui ne se tranmettaient qu'oralment. Et donc que c'était pour beaucoup des spéculations sur les tradition gauloise.
Pour moi, ce genre de vision est bidon. Parce qu’il sous-entend que les Gaulois ont eu une existence en tant que tels, alors que, précisément, ils se voyaient comme Celtes donc, sur une surface géographique bien plus large. Ce qui est le cas. Or, s’il est exact que les traditions des Celtes de la Gaule n’ont pas été écrites par eux-mêmes, ce n’est pas le cas des Celtes d’outre-Manche (Grande-Bretagne et, surtout, Irlande). Donc, ces traditions gauloises, on en a un aperçu assez bon au travers des écrits des Celtes irlandais. Et on se rend bien compte, par eux, qu’il n’y a pas ce passage mythologie vers philosophie qu’a connu la Grèce.
Gingko a écrit:Dans le m^me genre où la guerre est légitimé par un panthéons adapté (preuve que c'est bien l'homme qui fait dieu(x) à son image) en amérique du sud.
Bon là je te demanderai de m'excuser si je chamboule les noms entre aztèque, incas et maya, je sais que l'un des peuples à disparu avant l'arrivée des espagnoles, mais de ce que j'ai compris il y a eu plusieurs peuples du même genre au même moment, chacuns avec un Dieux hyper vatenguerre--> Idéale justificatif du clash.
Avant de me préoccuper du peuple ou des peuples, c’est surtout que je ne suis pas sûr de comprendre cette partie de ton message. A priori, je pense que tu fais allusions aux Aztèques (même s’ils étaient bien là quand les Espagnols ont débarqué) qui sont réputés, en effet, pour leurs nombreuses guerres avec les autres peuples de la région. Mais, ces guerres s’expliquent par leurs mythes cosmogoniques ; je passe sur les détails mais le soleil, pour continuer à éclairer la Terre tous les jours, a besoin d’être rassasié de sang. D’où la nécessité de sacrifice humain, ce qui entraîne le besoin de victimes sacrificielles, d’où des guerres afin de faire des prisonniers qui seront ces victimes. A noter, justement, que ces guerres avaient bien pour but d’obtenir des prisonniers. Pas des morts. Un mort ne peut pas être sacrifié et donc n’avait aucun intérêt dans cette guerre (c’est l’un des éléments qui, d’ailleurs, va conduire à la chute des Aztèques, et surtout leur incompréhension face aux Espagnols qui, eux, font faire la guerre pour tuer leurs adversaires qui vont être perturbés car incapables de comprendre cette logique). Donc la guerre est moins faite au nom des leurs dieux que pour assurer la survie de l’univers. C’est quand même très différent.
Par ailleurs, et plus généralement, je ne connais pas de peuple – ou, à la limite, de pouvoir dirigeant – qui fasse une guerre injustifiée. Par définition, tout gouvernement cherche précisément à justifier les motifs qui le poussent à entrer en guerre. Alors, ensuite, dans des systèmes démocratiques, il est évident que la contestation apparaît, plus ou moins forte, mais, dans la logique du pouvoir en place, toute guerre est, par définition, justifiée. J’attends aussi un exemple où un pays serait entré en guerre avec un slogan du genre « cette guerre est pas bien, on n’a aucune raison de leur vouloir, mais on va quand leur péter la gueule parce que ça nous amuse. »
Gingko a écrit:Faut croire que se foutre sur la gueule au nom de dieu(x) a toujours était une valeur sur dans l'histoire.
Là encore, je trouve que c’est un raccourci caricatural. L’homme a toujours créé les motifs qu’il voulait pour faire la guerre. Par ailleurs, les Grecs ne faisaient pas la guerre au nom de leurs dieux ; pas plus que les anciens Egyptiens, les Mésopotamiens ou encore les Romains. Ce n’est pas parce qu’on fait la guerre au nom d’une religion depuis environ 1600 ans (en Occident/Proche-Orient) qu’il faut en conclure que c’était le motif des guerres antiques. Sauf erreur, je ne connais aucun polythéisme qui ait conduit à une guerre au nom d’un ou des dieux du panthéon. C’est même absurde de le penser : quand on a plusieurs dieux, on a aucune raison d’emmerder ceux des autres ; il suffit de fusionner les panthéons et le problème disparaît ; 5, 10, 100 ou 2000 dieux, c’est pareil.